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Patrimoine culturel
Moulin Mordelles 02.JPG
Le moulin de Mordelles
Région Drapeau-breton.jpg Bretagne
Département Armoiries-35.jpg Ille-et-Vilaine
Commune Armoiries-mordelles.jpg Mordelles
Objet Histoire des moulins de Mordelles
Période XVe siècle à nos jours
Construction Date précise non connue
Références
Rédacteur(s) I. Birot
Historien(ne) Paul Banéat et Jacques Hubert
Archives Cf rubrique source des photos et textes




Le moulin de Mordelles
Note.jpg

Paul Banéat[1], en faisant référence à la châtellenie de Beaumont dans son livre "Le département d'Ille-et-Vilaine, Histoire-Archéologie-Monuments", mentionne que celle-ci se composait dès 1468 et encore en 1541 des deux moulins de Mordelles et du moulin de Cramoux. Cette affirmation laisse donc supposer que la date de construction du moulin de Mordelles est bien antérieure à 1541, sans toutefois plus de précisions sur l'année exacte.
Au milieu du 17e siècle, le moulin appartient toujours au propriétaire de la châtellenie de Beaumont, Anne Bruslon, comte de la Muce.
Cependant, lorsque ce dernier démembre la châtellenie de Beaumont et vend une partie de ses fiefs à différents seigneurs de la région, le moulin et les bâtiments attenants changent de main et deviennent la propriété vers 1648 de René de la Porte, seigneur d'Artois. Ils resteront ainsi liés au domaine d'Artois jusqu'en 1925, date à laquelle ils seront cédés à la famille Hubert, plus précisément à Joseph Hubert[2] et à son épouse Marie Joseph Morlais.
L'histoire de ce domaine est donc étroitement liée à l'histoire de plusieurs familles.
La plupart des informations figurant dans cet article ont été fournies par Jacques Hubert, petit-fils de Joseph.


L'histoire du domaine

Construit sur le Meu [3] antérieurement à 1541, voire à 1468, le moulin dépend tout d'abord de la châtellenie de Beaumont, puis à partir de 1648 du domaine d'Artois.
En Bretagne, à cette époque, les gens du peuple habitant dans un certain périmètre d'un moulin[4] doivent y moudre les céréales qu'ils produisent.
Le moulin de Mordelles n'échappe pas à la règle, c'est un moulin seigneurial ou banal dans le sens où construit et entretenu par le seigneur propriétaire, il est mis à disposition des Mordelais qui sont contraints de l'utiliser contre paiement.
Le meunier est ainsi l'agent collecteur de l'impôt de banalité sur la mouture du grain. L'essentiel du pain, par contre, est fait à domicile dans des fours à pain individuels ce qui explique leur nombre important à Mordelles.

Dès 1648, le moulin de Mordelles est donc la propriété de la famille de la Porte de Vézins, plus précisément de Jean de la Porte[5] ou de son fils René. Au 19e siècle, cette même famille en la personne de la Comtesse de Rochemure[6] demande l'autorisation d'y établir une minoterie. L'implantation des minoteries vers les années 1850 correspond à une vague de concentration des moulins qui sont très nombreux à l'époque (environ 725 en Ille-et-Vilaine) et une période de forte consommation de pain (environ 450 g par jour et par personne en 1880).

Cadastre 1829.jpg Carte moulin 2.jpg


Au tout début du 20e siècle, la minoterie est en plein rendement, cumulant à la fois l'énergie hydraulique et la vapeur (présence d'une chaudière à vapeur) et actionnant 3 paires de meules.
L'accès à la propriété se fait alors par un chemin qui se trouve sous l'actuel terrain de football[7].

En 1925, le moulin ne dépend plus du domaine d'Artois, Arnauld Bourgeois du Marais[8] l'ayant vendu à Joseph Hubert. Ce dernier fait réaliser un pont de 18 m à l'entrée et modifie l'accès qui devient celui que l'on connaît aujourd'hui (l'allée du moulin).
Pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands occupant l'école du frère Emilien, la longère est utilisée pour y faire classe. Michel David[9], l'un de nos aînés mordelais, se souvient qu'à l'époque, les bâtiments situés à gauche, dans l'axe perpendiculaire à la minoterie, sont utilisés pour accueillir les enfants et leurs instituteurs.

Les moulins et la longère

Pour qu'en période d'inondations, les enfants puissent malgré tout accéder au bâtiment, le père de Michel David, alors maçon, apporte des parpaings et des madriers pour recouvrir le sol et faire une sorte de passerelle.

La minoterie cesse son activité en 1971, la consommation de pain ayant baissé à Mordelles comme partout ailleurs (la consommation ayant progressivement diminué pour atteindre environ 170 g de pain par jour). La concurrence des grandes minoteries industrielles se fait également cruellement ressentir.
Le moulin est alors toujours entre les mains de la famille Hubert, les deux fils ayant succédé à leur père Joseph.
L'un de ses fils, Jean, conserve l'activité de collecte de céréales ainsi que le négoce d'engrais et d'aliments jusqu'en 1975.
Jacques Hubert, le fils de Jean, loue ensuite le moulin au "Tricotage du Moulin" de 1973 à 1978, puis l'ensemble des bâtiments à "Bretagne Automatisme" de 1980 à 1993. Le dernier locataire, architecte, quittera le domaine en 2004.

En 2013, Jacques Hubert obtient l'autorisation d'entamer de grands travaux de restauration, lui conférant ainsi une nouvelle vie. Sous l'appellation "Îlot du Moulin", le moulin abrite désormais une maison d'habitation, des salles de réunion ainsi qu'un logement au 1er étage. Le fils de Jacques Hubert, Nicolas avec l'aide de son épouse Anne-Laure, y organisent des séminaires, réceptions, mariages, cocktails et fêtes de famille. Ils y proposent également des chambres d'hôtes (3).

La composition du domaine

Plusieurs bâtiments, outre une pêcherie en très mauvais état, composent le domaine en 1788.
Tout d'abord, à l'entrée près du pont, sur la rive gauche du biais, on peut voir 2 bâtiments en terre sur fondation de pierre. A l'époque, le premier (à l'ouest) inclut au rez-de-chaussée une chambre à coucher, une cuisine, une étable et à l'arrière, un refuge pour porcs, un poulailler, une laiterie et un cellier ; le haut servant de greniers. C'est alors le logement du meunier.
Le second (vers le nord) abrite une écurie pour les chevaux et est relié à l'autre bâtiment par une toiture sous laquelle sont abritées des voitures à bras.

Le moulin de Mordelles sur le Meu
Plansichters

Puis, on aperçoit 2 autres bâtiments en pierre, de taille différente et couverts en ardoise, soit 2 moulins séparés par une roue hydraulique, construits presque à angle droit des 2 bâtiments précédents.
L'un est un moulin à seigle (refait à neuf fin 18e siècle) et l'autre un moulin à froment. Au 19e siècle, le moulin le plus grand abritera la minoterie.
Le plus récent contient divers matériels : broyeurs, meules, convertisseurs à cylindre, bluterie et plansichter[10].
Le plus petit et plus ancien est équipé d'une machine à vapeur de 12 chevaux système Farcot[11] ainsi que d'une chaudière Field[12] de 22 m2 de surface de chauffe.
Sur la photo ci-dessus, vous distinguez les 2 moulins séparés par une roue à aubes verticale.
Les bas de murs sont constitués de pierres en grès rose mauve et les toitures sont recouvertes d'ardoises.
A l'époque, une haute cheminée en briques (visible sur la carte postale ci-dessus) domine l'ensemble mais cette dernière ayant été abattue, elle n'existe plus aujourd'hui.
En 1788, le moulin n'a alors que 3 vannes alors que d'autres à Mordelles en compte le double. En 1841, un écrit prouve que le moulin a alors deux roues hydrauliques motrices et un vannage de 8 portes.
Sur la carte postale ci-dessus, on peut remarquer que la minoterie ne comportait que 2 étages en plus du rez-de-chaussée. Cette dernière a été réhaussée plus tard, fin des années 1950.


Les deux moulins

Une nouvelle pêcherie en lieu et place d'un ancien déversoir est aménagée peu après 1831, permettant ainsi d'évacuer l'eau jusqu'au cours d'eau des Pontceaux et d'éviter les inondations.
La comtesse de Rochemure a développé un jardin (côté Bréal) avec de nombreux pommiers. Le bois de ces derniers est utilisé pour la fabrication ou la réparation des rouages.

La roue hydraulique actuelle, Sagebien, d'une largeur de 2,80 m et d'un diamètre de 5,30 m, a été installée fin 1951 en remplacement de la turbine entre le moulin et la minoterie.
A la même période, la minoterie est surélevée d'un 3e étage.

Une minoterie et un petit moulin

Un moulin est une machine à moudre, laquelle à l'origine actionne des meules. Les 2 meules entre lesquelles s'effectue la mouture sont d'un diamètre identique : celle du dessous est fixe et appelée dormante ou encore gisante ou chômante ; celle du dessus tournante, courante ou mouvante.
D'après certains relevés d'experts établis lors des successions au sein de la famille de la Porte et ainsi qu'indiqué précédemment, il est fait mention à Mordelles, fin 18e siècle, d'un moulin à seigle et d'un moulin à froment.
En 1858, madame Isidore de Gasté, née Visdelou de la Villetehart, fait une demande en vue de construire une minoterie ce qui lui est accordé. Cette minoterie à étages pour les appareils de bluterie, intégrée dans le plus grand moulin, est à eau et à vapeur.
Le domaine évolue. Ainsi, en 1883, un constat indique que le moulin possède 2 roues hydrauliques motrices, la petite du moulin et la grande de la minoterie, un vannage de décharge de 8 portes ainsi qu'une chûte d'eau de 1m52. Le déversoir, rive gauche, de 16 m, est construit en 1898.
En 1892, un incendie se déclare dans le petit moulin annexé à la minoterie.
Un plan de transformation du moulin par cylindres et plansichters est fait en 1912. La minoterie est ainsi capable de traiter 50 quintaux de blé par 24 heures.

Minoterie et moulin

Roue hydraulique (1973)

Lorsque Joseph Hubert achète la métairie du moulin en 1925, les 2 bâtiments en pierre représentant les deux moulins sont décrits comme suit :
- un moulin avec au rez-de-chaussée des engrenages de conduite, épierreur, avec l'arbre de commande de transmission des cylindres et du nettoyage, le détacheur et trois élévateurs; au premier étage, un convertisseur, deux broyeurs et deux anciennes meules; au deuxième étage, arbre de commande des élévateurs, la bluterie, un plansichter, l'aspirateur et les vis à son; dans le bout Est, deux chambres à farine et une à son ainsi que leurs ensachoirs; dans le bout Ouest, l'ancienne bluterie à blé noir; dans le grenier, un plansichter, l’aspirateur et le monte sac, ainsi que la bluterie à son.
- un vieux moulin comprenant deux pièces au rez-de-chaussée, séparées par une cloison en planches avec machine à vapeur système Farcot (Joseph Farcot 1824-1908) au rez-de-chaussée et un grenier au-dessus.

La route actuelle de 260 mètres de long à partir du bourg et le pont de 18 mètres à l'entrée du moulin sont réalisés par Joseph Hubert en 1930.
Joseph Hubert souffre d'atrophie musculaire et décède en 1946.
Il a trois enfants dont deux fils, Joseph[13] et Jean[14] qui travaillent à ses côtés depuis l'âge de 14 et 12 ans. Tous deux continuent alors l'exploitation du moulin, associés 50-50 dans la "Minoterie Hubert Frères".
Avec l'aide d'Ange Brière, Louis Gourheux et Lucien Hochet, employés au moulin, ils développent l'activité meunerie, collecte de céréales, engrais et alimentation du bétail.

La famille Hubert

Joseph Hubert (père)

La famille Hubert vit depuis de nombreuses années à Mordelles (probablement depuis courant 17e siècle, voire même avant). La généalogie situe en effet plusieurs générations comme laboureurs aux Communs, route de Cintré.
Concernant le moulin, celle-ci en devient propriétaire en mars 1925 et ce, sur plusieurs générations. Les premiers propriétaires sont Joseph Marie Hubert[15] et son épouse Marie Joseph Morlais[16].
Cette dernière est née au moulin, c'est la fille d'Anne Marie Bohuon et la nièce de Constant Bohuon.
Le couple a tout d'abord acheté un garage en 1909, situé 28 place Saint-Pierre à Mordelles. Joseph Marie Hubert est alors commissaire voiturier, puis marchand de grains, pommes, cidre, engrais et fourrage lorsqu'il décide, avec Marie Joseph Morlais, d'acquérir le moulin de Mordelles.
Dès cette époque, la famille Hubert fait partie des notables de Mordelles, possédant ainsi que seulement onze autres familles, un numéro de téléphone en 1914.

Activité Hubert Frères

Il y a en effet seulement 12 numéros affectés et Joseph Marie Hubert a le numéro 4 au titre de son activité de marchand de grains.
De même, Joseph Marie Hubert est l'un des premiers Mordelais à posséder une voiture.
Au décès de Joseph Marie Hubert en 1946, ses fils Joseph[17] et Jean[18] continuent à développer l'activité du moulin.
Joseph Hubert fils décède à son tour en 1966 et c'est son frère Jean qui continue l'activité avec son épouse Mathilde Gouesnard et leur fils Jean Pol.

Lorsque l'activité de la minoterie cesse en 1971, Jean Hubert continue le négoce engrais aliments et l'activité collecte de céréales jusqu'à son décès en 1975.
Actuellement en 2024, le moulin appartient toujours à la famille Hubert, le fils de Jean, Jacques Hubert, et son épouse Renée, ayant eu l'autorisation de faire rénover les bâtiments en 2013 tout en changeant leur destination.
Le fils de Jacques Hubert, Nicolas, et son épouse Anne Laure habitent désormais au moulin où ils exploitent deux grandes salles de réunion aménagées dans la longère ainsi que trois chambres d'hôtes, "Îlot du Moulin".

Les employés

En 1788, le moulin de Mordelles est exploité par le meunier Jean Huby[19] et son épouse Perrine Allouard[20].
Il est ensuite loué à la famille Bohuon de 1808 à 1922 et tout d'abord à Augustin Pierre Bohuon[21] marié à Anne Barbot[22]. Puis, plusieurs générations se succèdent jusqu'à Constant Bohuon[23] qui exploite le moulin jusqu'à fin septembre 1922.
L'histoire ne s'arrête pas là puisque la sœur de Constant Bohuon, Anne Marie Perrine, a une fille cadette, Marie Joseph, qui épouse Joseph Marie Hubert (père).
Ce couple (les grands-parents de Jacques Hubert) achète le moulin en mars 1925 et c'est ainsi que, grâce à cette alliance, la famille Bohuon reste liée à l'histoire du moulin de Mordelles.
Au cours de la seconde moitié du 20e siècle, d'autres employés sont restés longtemps au service du moulin. Tout d'abord Lucien Hochet [24], meunier à Mordelles pendant 32 ans, qui est parti en retraite en mars 1971, puis Louis Gourheux [25], chauffeur livreur, qui a cessé son activité en mars 1973, ou encore Ange Brière [26], également chauffeur livreur, qui a travaillé au moulin pendant 25 ans et est part en retraite en juin 1975.
La liste est loin d'être exhaustive car au fil des années, plusieurs employés sont venus apporter leur contribution au bon fonctionnement du moulin.

Galerie de photos

Source des photos et textes

Jacques et Nicolas Hubert (livre "Le moulin de Mordelles", décembre 2022, sources et rédaction Jacques Hubert), site inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr, gallica.bnf.fr / BnF, R. Birot (photos en couleur), livre "Le département d'Ille-et-Vilaine, Histoire-Archéologie-Monuments" publié en 4 volumes en 1929 par Paul Banéat (1856-1942), Michel David.

Notes et références

  1. Paul Banéat (1856-1942) a laissé plusieurs écrits fort bien documentés et notamment "Le département d'Ille-et-Vilaine, Histoire-Archéologie-Monuments" publié en 4 volumes en 1929
  2. Joseph Hubert (1878-1946) le premier propriétaire du moulin.
  3. Le Meu, une des deux rivières qui traversent Mordelles
  4. La banlieue du moulin représentait une zone de 2 400 toises c'est-à-dire la distance effectuée à pied ou qu'un âne chargé de grains pouvait parcourir en une demi-journée.
  5. Jean de la Porte, seigneur d'Artois est né en 1605. Il est marié à Emmanuelle le Meneust de Bréquigny. Il a 2 enfants : René (1633-1682) et Denise.
  6. La comtesse de Rochemure, née Anne Marie de Gasté (1853-1894), est une descendante de Jean de la Porte, plus précisément de sa fille Denise.
  7. Accès du moulin par un chemin situé sous le terrain de football actuel ; sources site ilotdumoulin.fr.
  8. Arnauld Bourgeois du Marais : 1867-1951, descendant de Denise de la Porte et grand-père d'Isabelle Bourgeois du Marais, l'actuelle propriétaire du château d'Artois.
  9. Michel David est un Mordelais de souche, il était maçon à Mordelles. Il a 92 ans en 2023.
  10. Un plansichter est un matériel servant à tamiser la farine. Plansichter vient de deux mots allemands : plan et sichter qui signifie blutoir ou tamis = tamisage plan par opposition au blutoir traditionnel rotatif autour d’un axe horizontal. Les cylindres sont des cylindres métalliques entre lesquels passe le grain lors de sa mouture. Ils remplacent les meules. Le débit d’un moulin dépend de la longueur des cylindres et de la surface blutante.
  11. Machine à vapeur Farcot : machine à vapeur construite en 1856.
  12. La chaudière Field est une chaudière verticale à foyer intérieur.
  13. Joseph est né le 10 décembre 1910.
  14. Jean, le second fils de Joseph, est né le 17 novembre 1912.
  15. Joseph Marie Hubert (1878-1946).
  16. Marie Joseph Morlais, épouse de Joseph Hubert, est née en 1881.
  17. Joseph Marie Auguste (1910-1966) est le fils de Joseph Hubert, premier propriétaire du moulin.
  18. Jean Joseph (1912-1975) est le frère de Joseph Marie Auguste et le fils de Joseph Marie Hubert, premier propriétaire du moulin.
  19. Jean Huby (1750-1808).
  20. Perrine née Allouard (1756-1797), épouse de Jean Huby.
  21. Augustin Pierre Bohuon (1779-1832).
  22. Anne Barbot (1778-1839)
  23. Constant Bohuon (1861-1925)
  24. Lucien, Armand, Marie Hochet (1911-1975).
  25. Louis Célestin Gourheux (1908-1996)
  26. Ange Marie Brière (1915-2009).