Postes et Télégraphes
Le lundi 30 avril 2018 à 23h59, l'opérateur Orange envoie le tout dernier télégramme. Avec la fin du système télégraphique lancé en 1879 en France et alors géré par France Telecom, c'est une page de l'histoire des télécommunications qui se tourne.
Les différents emplacements de la Poste à Mordelles
De 1596 à 1899
A Mordelles, le premier relais de poste est fondé en 1596 sur le domaine de la Perruche[1].
A cette époque, les courriers utilisent des diligences pour acheminer les lettres et voyagent de jour comme de nuit. Pour assurer correctement leur fonction, ils doivent donc s’arrêter non seulement pour se reposer mais aussi pour changer de chevaux.
Le relais du domaine de la Perruche est alors une hôtellerie destinée à les accueillir. C'est l'endroit idéal pour faire une pause.
Un autre relais de poste, aujourd’hui complètement détruit, se situe à la limite de la commune de Bréal-sous-Montfort, en haut de la côte de Bellevue[2], au bord de la RN24.
Il s’agit de l’Auberge de Belle-Vue (photo de droite ci-dessous).
De 1900 à 1938
En 1900, la Poste de Mordelles est située place de l’église[3].
Sur la photo ci-dessous, l’appellation « Postes et Télégraphes » provient de la fusion de l’administration des services postaux et télégraphiques.
Les Mordelais peuvent alors communiquer par télégrammes. C'est un service extrêmement rapide et fiable pour l’époque.
Tout à fait en haut de la façade, la déclaration sous forme de décoration florale, « vive la France », indique que cette photo a été prise pendant la première guerre mondiale.
En tenue de facteur avec sa sacoche en bandoulière, Louis Holland se tient à gauche. C’est un personnage important dans le village et connu de tous. Ex-soldat au 18e escadron du train des équipages, il est nommé facteur à Mordelles en juin 1907.
Mademoiselle Lejeune, receveuse des postes et télégraphes à cette époque, doit probablement figurer sur cette photo.
Louis Holland, M. Fouville et Placide Robin sont les tout premiers facteurs à avoir exercé dans la commune de Mordelles au début du XXe siècle.
La photo ci-dessous représente la maison de Placide Robin.
Henri Lelardoux, dans son livre intitulé « Histoires d’Henri…histoire d’en rire ! », cite Placide Robin en ces termes :
« Un des facteurs de Mordelles s’appelait Placide Robin. C’était un petit bonhomme grincheux qui avait facilement maille à partir. Un jour, un de ses antagonistes, ulcéré par son comportement, voulut le punir. Il offrit un abonnement à L’Ouest-Éclair[4] à une vieille paysanne qui vivait isolée dans un village à l’extrémité nord de la commune, au-delà de la route qui relie Cintré à l’Hermitage. Elle ne recevait pratiquement jamais de courrier, ce qui permettait au facteur d’écourter sa tournée de plusieurs kilomètres[5]. Et là, bien qu’illettrée, elle devait recevoir le journal tous les jours, au grand dam du petit facteur, qui ne décolérait pas lorsqu’on lui demandait des nouvelles de son travail.»
En 1914, le tarif des correspondances intérieures en France et en Algérie est de 10 centimes pour une lettre inférieure ou égale à 20 grammes.
Dans les années 30, ce sont Messieurs Saulnier et Joubrel qui ont succédé à Louis Holland, M. Fouville et Placide Robin.
De 1939 à 1956
En 1939, les services de la Poste sont transférés au croisement de la rue du docteur Dordain et de la rue du Frère Emilien ainsi que le montre la photo ci-dessous.
Précisons qu’à cette époque, les boîtes aux lettres devant les habitations sont encore rares. Seuls les médecins, pharmaciens et autres personnes en vue dans la commune en possèdent. Les facteurs doivent donc entrer au domicile des habitants pour remettre le courrier. Les boîtes aux lettres publiques n’existent pas davantage ce qui impose de se déplacer à la Poste pour déposer son courrier. C’est pourquoi les Mordelais résidant à la campagne, le confient en général au facteur qui se charge de tout remettre en gare de Mordelles avant le départ du tramway pour Rennes.
De 1957 à 1972
En 1957, la Poste change à nouveau de locaux et s’installe au numéro 3 de l’avenue du Maréchal Leclerc, à la droite du porche conduisant au Cours des Vauquigneux.
Certains Mordelais se souviendront peut-être de Madame A. Amourette qui était au guichet à l’époque.
L’inscription « Mordelles » reste gravée sur le fronton du bâtiment.
A partir de 1973
Finalement en 1973, la Poste gagne les locaux actuels, avenue Georges Pompidou (photo prise en 2012).
Dernière étape?
Arrivée du téléphone à Mordelles
Si depuis plusieurs années, il existe à Mordelles un réseau télégraphique et postal, il faut attendre 1912 pour que les habitants puissent bénéficier du téléphone. En 1914, seuls quelques privilégiés se voient attribuer le téléphone, la majorité des habitants devant se rendre au bureau téléphonique probablement situé place de l’église dans les locaux de la poste et des télégraphes.
Voici le mode d'emploi de l'époque extrait de l'annuaire 1914 :
Ainsi, en 1914 on ne recense que 12 abonnés.
Les numéros sont attribués de la manière suivante :
- le numéro 1 au docteur Georges Gateau
- le numéro 2 au notaire Eugène Angot qui réside au domaine de la Perruche.
- le numéro 3 à Hubert - Baudais, commerçant de grains, pommes et cidre en gros
- le numéro 4 à Joseph Hubert, marchand de grains
- le numéro 5 au comte Odon de Toulouse Lautrec du château de la Haichois
- le numéro 6 au vicomte Henri de Farcy du Château de la Villedubois
- le numéro 7 au maire Paul de Farcy du château de la Chesnaye
- le numéro 8 au vicomte du Boberil du château du Molant (Bréal-sous-Montfort)
et le numéro 12 à la caserne de gendarmerie du domaine de l’Ecu.
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Éclairage du bourg
En août 1912, le conseil municipal décide pour l’hiver à venir de procéder à un essai d’éclairage au pétrole dans le bourg en y apposant des lanternes échelonnées sur toute la longueur de la rue principale.
En octobre 1912, l’éclairage du bourg est finalement confié à la maison F. Parpaillon de Bordeaux, entreprise spécialisée dans l’éclairage exclusif des villes au gaz hydrocarburé moins coûteux que les autres systèmes existants à l’époque (huile, pétrole et schiste). Cette société éclaire déjà plus de 500 communes dans toute la France.
En janvier 1913, le service de l’éclairage fonctionne et un allumeur est chargé de l’allumage et de l’extinction des becs de gaz des 6 lanternes.
Il procède à l’aide d’une longue perche destinée à atteindre un levier.
Le gaz est acheminé par bidon de 50 litres jusqu’à la gare de Mordelles. La commune prévoit 100 jours d’allumage par an soit environ 300 heures annuelles pour 3 heures d’éclairage quotidien. Les soirs de pleine lune, les lanternes restent éteintes.
Néanmoins, pendant la guerre, les pénuries d’essence et de combustibles imposent l’arrêt de l’éclairage qui ne sera rétabli totalement qu’en 1920.
Les implantations de La Poste
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(en cliquant sur un icône bleu, on voit les dates correspondantes)
Sources des photos et des textes
A.M. Nédellec, collection privée, A. Thézé, G. Chevrier, H. Lelardoux, M. Costo, J. Carret, R. Birot, https://www.pinterest.fr/pin/434527064017180599/
Notes et références
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