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La Haichois

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Patrimoine culturel
La-Haichois 12.jpg
La Haichois
Région Drapeau-breton.jpg Bretagne
Département Armoiries-35.jpg Ille-et-Vilaine
Commune Armoiries-mordelles.jpg Mordelles
Type Château
Construction 1888 - 1900
Architecte Ambroise Baudry
Classé non
Inscrit
2007
2007
Références
Rédacteur(s) A.M. Nédellec, I. Birot
Archives A.M. Nédellec, M.H. Berthelot




Le château de la Haichois
Armoiries-TL.jpg
Armoiries-bli.jpg

Le château de la Haichois est reconstruit à l'époque moderne sur le site d'un ancien manoir.
[1]Cet ancien manoir appartient aux Hastelou en 1427 et 1513, aux Couldebouc en 1543 et aux Philippot en 1636.
En 1668, les Philippot le vendent aux Bossart seigneurs des Verrières qui le cèdent à leur tour en 1728 aux le Mélorel sieurs de Trémeulec qui le détiennent encore en 1789.
Le château de la Haichois, édifié en 1888, appartient au comte Odon de Toulouse-Lautrec et à son épouse Emilie de la Haichois. Il est ensuite transmis à leur fils le comte Robert de Toulouse-Lautrec, lequel, n'ayant pas d'enfants, le confie à la famille de Blignières qui y réside jusqu'en 2009[2].


Un pôle historique de Mordelles

Château de La Haichois

Lorsqu’on découvre la ville de Mordelles pour la première fois, on est frappé par le nombre de châteaux et manoirs qu’elle abrite.

Le château de la Haichois est l’un d’eux. Il est certes bien connu des anciens Mordelais mais pour beaucoup d’autres, il reste mystérieux et n’évoque qu’un édifice à la fois imposant et majestueux, au fond d’une longue allée et d’un parc, en grande partie masqué par des chênes séculaires.

Situé à l'est de Mordelles, le château de la Haichois est construit sur le site d’un ancien manoir.

Ce dernier, dont il ne reste aujourd’hui aucun document, s'inscrivait dans un ensemble comprenant alors un parc paysager, une chapelle édifiée peu avant 1678 (destinée à l’ecclésiastique qui s’occupait souvent de l’éducation des enfants ou qui faisait partie de la famille) ainsi qu'un colombier rond (privilège seigneurial aboli après la Révolution).
La chapelle et le pigeonnier

La vocation première de ce colombier est alimentaire : en effet, à cette époque, les châtelains ne consomment que du poisson, de la volaille et du lapin, la viande bovine étant réservée aux soirées festives. Il est donc fréquent de trouver au sein des domaines seigneuriaux un étang, un colombier et des garennes (lapins).

Un château atypique

Revenons maintenant au château : il est édifié en 1888 par l'architecte et décorateur Ambroise Baudry pour le comte Odon de Toulouse-Lautrec et son épouse Emilie Odette Le Mélorel de la Haichois (les parents de Robert de Toulouse-Lautrec).

Le château de la Haichois se distingue complètement du patrimoine architectural mordelais du XIXème siècle. En effet, Ambroise Baudry, ayant effectué l'essentiel de sa carrière en Egypte, s'est très largement inspiré de son expérience et de ses voyages pour réaliser le château. Ce dernier se révèle ainsi être une œuvre d'importation majeure et apparaît comme totalement atypique. La décoration intérieure en témoigne et est particulièrement exceptionnelle pour l'époque : le fumoir oriental ainsi que le salon d'inspiration japonaise en sont de parfaits exemples. Quant au grand salon du château, il est mis en valeur par les lambris qui composaient alors l’intérieur de l’ancien manoir du XVIIème siècle, repris fort judicieusement par Ambroise Baudry.

La construction du château se termine en 1900. Compte tenu de son intérêt à la fois historique, artistique et architectural, il est inscrit depuis 2007 au titre des Monuments Historiques.

L'influence de la famille Toulouse-Lautrec

Enseigne

La ferme du domaine de La Haichois est un exemple très particulier pour Mordelles d'une construction en pisé lyonnais ordonnée par Charles de La Haichois et son épouse Eugénie de Blignières, les grands-parents de Robert de Toulouse-Lautrec.
Lorsque Charles de La Haichois hérite de la propriété de La Haichois, le Vieux La Haichois, les bâtiments sont en mauvais état. Décédé le 15 mars 1861 alors que les travaux viennent tout juste d'être lancés, c'est son épouse, Eugénie, qui poursuit seule ce qui a été amorcé.

La meute de chiens de la Haichois

Eugénie de La Haichois fait réparer entièrement la chapelle et construire, également en pisé de Lyon, ce qu'elle appelle "les communs", une "habitation de transition" avant l'édification du futur château.
Elle s'y installe en 1863 et y décède un an plus tard le 8 juillet 1864.
Cette construction en pisé de Lyon repose également sur des poutres issues de l'ancienne église de Mordelles[3].
Les travaux de construction du futur château ou actuel château de La Haichois sont entrepris par la fille d'Eugénie, Emilie de La Haichois, à partir de 1888.
Les communs sont transformés vers les années 1925 par Robert de Toulouse-Lautrec pour y créer les actuelles écuries.
Le domaine de la Haichois, c'est par conséquent un château, des écuries, un parc à l'anglaise et un corps de ferme (photo de gauche ci-dessous).

Les écuries occupent, dans la première moitié du vingtième siècle, une place importante au sein du domaine.
Elles tiennent lieu de garage pour les véhicules de l’époque : les carrioles et abritent les chevaux des châtelains. En effet, Robert de Toulouse-Lautrec participe régulièrement à des chasses à courre ainsi qu'à des concours hippiques.
Plusieurs allées cavalières sont encore présentes sur l'ensemble du parc et témoignent de ce passé.

Le corps de ferme Les écuries

Un employeur conséquent

Alexis Georges
Jeanne-Marie Lepage

Tout cet ensemble génère à l'époque une activité importante pour laquelle les châtelains emploient beaucoup de main d’œuvre locale. De nombreux Mordelais ont ainsi contribué à la vie du château et de ses dépendances. La production de la ferme a par ailleurs été régulièrement primée.

Nous remercions Marie-Hélène Berthelot, la petite-fille d'Alexis Georges, pour les photos et les informations qu'elle a souhaité partager pour compléter cet article.
Alexis Georges[4], originaire de Plélan-le-Grand, est en effet jardinier-chef de cultures à la Haichois entre 1910 et 1940. A ce titre, il remporte de nombreux concours.
Citons, à titre d'exemple, l'exposition de la Société Horticole et Avicole du 23 octobre 1931 ayant lieu sous les Lices à Rennes où il obtient le premier prix pour les fleurs coupées, gerbes et couronnes.
Son épouse, Jeanne Marie Lepage, est aussi employée au château et s'occupe de la basse-cour.
La photo ci-dessous est prise devant le bâtiment de la ferme.

La basse-cour


Dans les années 1930, c'est le fils Berton qui a le rôle de palefrenier. Le voici à cheval, près des écuries de la Haichois, en 1934.
A la même époque en 1934 et jusque dans les années 65-66, Lucien Barth est maître d'hôtel (il se tient à gauche sur la troisième photo ci-dessous).
La famille Georges reste particulièrement impliquée dans l'entretien du château puisqu'un cousin d'Alexis Georges, lui-aussi jardinier, va lui succéder de septembre 1945 à septembre 1972.
Il se nomme Georges Georges ce qui lui vaut parfois quelques sourires étonnés lorsqu'il se présente.
Son épouse, Alice, est employée au château également dès 1945 et affectée à la cuisine. La photo ci-dessous est prise en 1942.

Ceux qui ont connu Robert de Toulouse-Lautrec se souviennent également d'Edouard Dugois[5], son cocher qui l'accompagne régulièrement dans ses déplacements dans Mordelles.

Le château de la Haichois ainsi que son parc sont des propriétés privées qui ne se visitent pas.


Quelques photos extérieures


Quelques photos intérieures

Photos d'antan

Remerciements

Pour terminer cet article, nous tenons à remercier la famille de Blignières pour son accueil, sa gentillesse et le temps passé avec nous. Un merci spécial à Béatrice de Blignières[6] et à Jean-Philippe Le Divelec, son mari, qui nous avaient permis en 2012 de prendre des photos. Quelques-unes illustrent cet article.

Jean-Philippe Le Divelec est malheureusement décédé le 12 janvier 2015.

Sources des textes et photos

Béatrice de Blignières, René Birot (photos intérieures et extérieures en couleur), archives Anne-Marie-Nédellec collection privée, Marie-Hélène Berthelot collection privée, Google vue aérienne d'ensemble, site patrimoine.region-bretagne.fr, Paul Banéat (livre écrit en 1928).

Notes et Références

  1. Source sur la période 1427 à 1789 : Tome II du livre de Paul Banéat intitulé "Le Département d'Ille-et-Vilaine"
  2. Aliette de la Casinière, décédée en 2011 à Paris, habite au château de la haichois jusqu'en 2009. C'est l'épouse du colonel Hervé de Blignières (1914-1989). De leur union, naissent plusieurs enfants : Chantal, Odile, Béatrice, Hugues, Olivier (Louis-Marie en religion), Arnaud (Bruno en religion) et Gilles.
  3. Information communiquée à Michel David par Robert de Toulouse-Lautrec.
  4. Pour suivre le parcours d'Alexis Georges pendant la première guerre mondiale, se référer à l'article "La guerre de 14-18", paragraphe "Correspondances du front" et "Courriers pour rassurer les familles".
  5. Edouard Dugois est décédé le 6 janvier 1970 à Mordelles alors qu'il avait 69 ans.
  6. Béatrice de Blignières est la nièce de Robert de Toulouse-Lautrec