Rue des Déportés, une maison datant du XVIe siècle
Cet article complète celui intitulé "Maisons en pierre et en terre".
Maurice Costo est à l'origine de cet article car il est l'organisateur de la visite de cette très ancienne maison.
C'est très probablement la première maison construite dans la rue des Déportés, les autres constructions venant ensuite s’appuyer sur celle-ci.
Selon ses propriétaires, elle aurait été bâtie en 1572.
Une partie ayant été modernisée par ses occupants, la présentation ne porte que sur ce qui n'a pas été transformé et est resté en l'état.
Vue aérienne
La photo ci-dessous date des années 60. Elle montre le début de la rue des Déportés, partie qui se situe près de la place de l'église.
La dernière maison, en bas sur la gauche, n'existe plus. Elle a été détruite.
Les grands-parents de Maurice Costo y ont habité.
Vue extérieure
La maison datant du XVIe siècle se situe juste à côté de celle qui a été détruite. La porte d'entrée principale donne sur la rue.
A l'arrière, c'est-à-dire côté jardin et depuis la place des Muletiers, on constate qu’il existe une symétrie entre cette maison et sa voisine de gauche (image ci-dessous). L’ensemble est tellement imbriqué que l’on ne peut pas toucher à une construction sans répercussion sur l’autre.
Les toits sont très pentus ; selon Maurice, ancien couvreur, ils étaient probablement recouverts de chaume à l’origine.
Les maisons de ville de cette époque sont accolées les unes aux autres. Dans cette rue, pour tenir compte de la pente, les hauteurs des habitations vont en décroissant ; la photo ci-dessous en témoigne.
Le puits situé dans le jardin est aujourd’hui inutilisable.
A ce propos : il y a plusieurs années, on comptait plus d’une vingtaine de puits dans l’environnement actuel de la place des Muletiers. Ce grand nombre s'expliquait par l'existence de nombreux jardins à cet endroit.
Vue intérieure
La partie purement habitable est restreinte. Elle est située au rez-de-chaussée et ne compte guère à l'origine qu’une pièce principale de vie, chauffée par un âtre.
La grande cheminée située dans la maison attenante est ornée d’un écusson directement gravé dans la poutre en bois et sur lequel on relève de nombreuses marques dont malheureusement l’origine est imprécise (armoiries ?).
L'impression dominante est qu'il y fait sombre car les ouvertures, quand elles existent, sont très petites.
Toujours au rez-de-chaussée, plusieurs portes intérieures permettent de circuler d’une habitation à l'autre ou de rejoindre les extérieurs (rue, jardins).
Le reste de l’espace est occupé par des escaliers de bois conduisant à l'étage et au grenier, des couloirs et un grand cellier dont le sol est en terre battue.
Cette partie dédiée à la circulation semble être tout aussi importante que la pièce de vie.
Dans l'un des couloirs, on remarque une poutre permettant de suspendre les vélos, moyen de locomotion du début du XXe siècle.
Les murs et le toit sont faits à partir d’un assemblage de poutres de bois de chêne entre lesquelles on a inséré du torchis. Nos ancêtres privilégient alors tous les matériaux naturels qui sont à leur portée (schiste, bois, torchis…).
Les portes, de fabrication très rustique, sont équipées d'anciens loquets. Étant en bois massif, elles sont particulièrement lourdes. Leurs concepteurs avaient installé, pour faciliter leur fermeture, non pas des poignées mais des cordes (photo de droite, ci-dessous).
Les ouvertures sont exiguës et donnent peu de lumière. Seul un œil-de-bœuf éclaire l’escalier entre deux greniers.
Galerie de photos
Mur avec traverses en chêne
Sources des photos et des textes
A.M. Nédellec, M. Costo, propriétaires de la maison, photos prises en 2012 par R. Birot.
Notes et références
|