Le moulin de Mordelles
Paul Banéat[1], en faisant référence à la châtellenie de Beaumont dans son livre "Le département d'Ille-et-Vilaine, Histoire-Archéologie-Monuments" publié en 4 volumes en 1929, indique que celle-ci se composait en 1541 notamment des deux moulins de Mordelles et du moulin de Cramoux.
Cet écrit laisse donc supposer que la date de construction du moulin de Mordelles est antérieure à 1541, sans toutefois plus de précisions.
Au milieu du 17e siècle, le moulin de Mordelles appartient toujours au propriétaire de la châtellenie de Beaumont, Anne Bruslon, comte de la Muce. Cependant, lorsque ce dernier vend une partie de ses fiefs à différents seigneurs de la région, le moulin de Mordelles change de main et devient la propriété vers 1648 de René de la Porte, seigneur d'Artois.
Le moulin restera lié au domaine d'Artois jusqu'en 1925.
Histoire du moulin
Construit sur le Meu [2] antérieurement à 1541, il dépend tout d'abord de la châtellenie de Beaumont, puis à partir de 1648 du domaine d'Artois. Il est alors la propriété de la famille de la Porte de Vézins, plus précisément des descendants de Jean de la Porte[3].
Au 19e siècle, cette même famille en la personne de la Comtesse de Rochemure[4] demande l'autorisation d'établir une minoterie.
Ainsi, au tout début du 20e siècle, le moulin est en plein rendement, cumulant l'énergie hydraulique et la vapeur (présence d'une chaudière à vapeur) et actionnant 3 paires de meules.
L'accès au moulin se fait alors par un chemin qui se trouve sous le terrain de football actuel[5].
En 1925, le moulin ne dépend plus du domaine d'Artois, Arnauld Bourgeois du Marais[6] l'ayant mis en vente ; il devient définitivement la propriété de la famille Hubert.
La minoterie cesse son activité en 1971, la consommation de pain ayant baissé à Mordelles (comme partout ailleurs) et la concurrence des grandes unités industrielles se faisant cruellement ressentir.
Le moulin de Mordelles n'est pas fermé pour autant puisque l'activité de collecte de céréales ainsi que le négoce d'engrais et d'aliments se poursuivent jusqu'en 1975.
Plusieurs locataires se succèdent ensuite jusqu'en 2004.
Sur la photo ci-dessous, vous distinguez 2 bâtiments accolés : à gauche, la minoterie composée d'un étage de soubassement, d'un rez-de-chaussée surélevé et de 3 étages carrés et à droite, le bâtiment d'eau abritant la roue à aubes verticale.
Michel David, l'un de nos aînés, se souvient : alors que pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands occupaient l'école du Frère Emilien[7], les bâtiments situés à gauche, dans l'axe perpendiculaire à la minoterie, étaient utilisés pour accueillir les enfants et leurs instituteurs. Pour qu'en période d'inondations, ils puissent malgré tout accéder au bâtiment, mon père [8], alors maçon, avait apporté des parpaings et des madriers pour recouvrir le sol et faire une sorte de passerelle.
Le moulin de Mordelles sur le Meu
Après être resté longtemps ouvert aux promeneurs, le moulin a hérité d'une seconde vie. En effet, son propriétaire, Jacques Hubert, a entamé de grands travaux de restauration en 2013.
Depuis, le moulin est entièrement rénové. Sous l'appellation "Îlot du Moulin", il abrite une maison d'habitation, des salles de réunion ainsi qu'un logement au 1er étage. Le fils de Jacques Hubert, Nicolas et son épouse Anne-Laure, y organisent des séminaires, réceptions, mariages, cocktails et fêtes de famille.
Ils y proposent également des chambres d'hôtes (3). Un très bel endroit à découvrir.
Galerie de photos
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Source des photos et textes
Jacques et Nicolas Hubert (livre "Le moulin de Mordelles), site inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr, gallica.bnf.fr / BnF, site gw.geneanet.org (généalogie des familles propriétaires), R. Birot (photos en couleur et photos aériennes), gallica.bnf.fr / BnF, livre "Le département d'Ille-et-Vilaine, Histoire-Archéologie-Monuments" publié en 4 volumes en 1929 par Paul Banéat (1856-1942).
Notes et références
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