Mordelais de souche
C'est avec beaucoup d'émotion qu'Henri Lelardoux a souhaité adresser, au travers de cet article, toutes ses amitiés aux nombreux Mordelais qui ont fait avec lui un bout de chemin. Voici en résumé ce qu'il a voulu nous transmettre en recevant Anne-Marie Nédellec accompagnée par Angèle Thézé.
Né à Mordelles en 1924, Henri séjourne jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale dans la grande maison familiale située à l’emplacement actuel du Crédit agricole.
Par sa mère, il descend d'une famille mordelaise, depuis plusieurs générations. Ses arrière-grands-parents étaient cultivateurs au lieu-dit "La Guichardais". Faites le calcul, cela nous renvoie à la deuxième moitié du 19ème siècle !
A la fin des années 1890, le couple Beucher, ses grands-parents, s’installent dans le bourg. Sa grand-mère y tient alors un café-cidre ainsi que le seul dépôt de presse de la commune (c'est à l'époque du lancement du journal l'Ouest-Éclair, lequel sera distribué pendant 70 ans à cette adresse).
Pour compléter les revenus de sa famille, elle exploite aussi une buvette installée à la gare et ouverte au passage des trains. Son grand-père, quant à lui, crée un négoce en gros de pommes et de cidre.
L'épicerie "l'Economique"
Aux alentours de 1920, les parents d’Henri, Maria née Beucher et Henri Lelardoux (père et fils aîné portent le même prénom), reprennent le commerce de pommes et de cidre. En lieu et place du café tenu par la grand-mère, ils ouvrent une épicerie dont l’enseigne "l’Economique" doit rappeler bien des souvenirs à certains Mordelais.
Peu de temps après, ils constatent que cette nouvelle activité impose des contraintes non compatibles avec le négoce des pommes.
C'est d'ailleurs sur un coup de tête qu'ils vont renoncer à la gérance de l'épicerie, "l'Economique" leur ayant demandé de modifier tous les prix des articles, le soir pour le lendemain matin. "C'est la goutte qui fit déborder le vase."
Ils créent alors un commerce de graines et semences. L'enseigne, "L'économique", ne disparaît pas pour autant puisqu'elle trouve un repreneur en la personne d'Alexandre Priou. Ce dernier cumule alors les activités d’épicier, quincailler et étameur, au numéro 7 de l'avenue du Maréchal Leclerc (aujourd'hui, agence Blot).
Pour nos jeunes lecteurs qui ne connaissent vraisemblablement pas l'ancien métier d'étameur, il s'agissait d'un artisan spécialisé dans la technique visant à recouvrir un métal d'une couche d'étain. Celui-ci réparait notamment les ustensiles de cuisine en fer-blanc ou en cuivre lorsqu'ils étaient abîmés ou rouillés.
Le commerce "grains-sons"
Revenons au père d'Henri. Pour exercer son nouveau commerce "grains - sons", il fait construire, derrière la maison familiale, un très grand hangar de stockage dans lequel les cultivateurs viennent entreposer leurs récoltes de blé, son et paille. Le négoce des pommes et du cidre n'étant qu'une activité saisonnière, pour s'assurer un salaire suffisant, les parents d'Henri sont contraints d'avoir plusieurs activités. Ce ne sont d'ailleurs pas des exceptions.
Le livre d'Henri Lelardoux
Nous laisserons la plume d’Henri prendre la suite de cet article.
En effet, "Histoires d’Henri… histoire d’en rire !" est le titre de son livre écrit en 2010 et dans lequel il relate, entre autres, ses souvenirs d’enfance à Mordelles.
Pour terminer, une très belle photo d'Henri Lelardoux jeune.
Henri Lelardoux est décédé le 26 décembre 2014 à l'âge de 90 ans. Nous l'avons rencontré chez lui pendant l'été 2013. Nous ne l'oublions pas.
Sources des photos
A. Thézé, H. Lelardoux et son fils, archives A.M. Nédellec collection privée
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