Le château de La Villedubois : Différence entre versions
(→Photos de La Villedubois) |
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VDB Basse Cour 02.jpg|Basse-cour avant 1904 | VDB Basse Cour 02.jpg|Basse-cour avant 1904 |
Version du 6 août 2020 à 17:07
Période | Nom du propriétaire |
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1647 - 1682 | Jacques |
1682 - 1718 | Jean |
1718 - 1768 | Jean Charles Michel |
1768 - 1796 | Charles Joseph Anne |
1796 - 1829 | Jean Marie Protaire |
1829 - 1850 | Armand Paul Marie Ange |
1850 - 1903 | Louis Marie Auguste |
1903 - 1912 | Henri Marie Joseph Alfred |
1912 - 1948 | Olivier Marie |
1948 - 2005 | Jean Olivier Marie François |
2005 - | Jacques Hannibal Paul Olivier |
Au XVIIe siècle
En 1647, Jacques Annibal de Farcy achète avec son épouse Catherine de Gennes le domaine de La Villedubois.
Jacques est l’un des 7 fils d’Annibal de Farcy (1575-1650), huguenot calviniste, procureur des finances du comté de Laval.
C’est également un militaire. Sous le règne de Louis XIII, il guerroie pendant 10 ans avec 3 de ses frères au Nord de l’Europe.
Lorsqu’il aspire enfin à s’installer, il choisit Mordelles et La Villedubois.
Choix délibéré ou hasard ? Cela reste un mystère.
Toujours est-il que 6 ans plus tard, il achète avec ses mêmes frères les forges de Bressilien[2] appartenant à la duchesse de la Trémouille.
Sa demeure est ainsi idéalement située entre le parlement de Rennes et les forges de Brocéliande.
Militaire, puis parlementaire[3], il ajoute ainsi une troisième corde à son arc : celle de maître des forges. Ces dernières fournissent alors un fer et de la fonte de grande renommée.
Jacques de Farcy décède en 1682, laissant 4 enfants (Michel, Jean, René et Françoise).
La succession est assurée et la famille de Farcy continue à faire vivre le domaine.
On ne peut pas évoquer l’histoire de cette famille sans parler des périodes difficiles qu’elle doit traverser en raison de son appartenance à la religion protestante.
En effet, à la fin du XVIIe siècle, la révocation de l’Edit de Nantes implique qu’il faut soit abjurer, soit partir.
Cette position prise par Louis XIV en 1685 entraîne l’émigration de bon nombre des membres de la famille de Farcy vers des pays protestants tels que les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Etats-Unis.
Certains ne sont d’ailleurs jamais revenus en France.
C’est à cette période que la chapelle du château, boudée pendant près de 50 ans, est restaurée par la famille de Farcy convertie au catholicisme.
Au XVIIIe siècle
Au XVIIIe siècle, parmi les propriétaires du château, Jean Charles Michel, né en 1677, capitaine au régiment de Royal-cavalerie et vivant sous le règne de Louis XV, rappelle son existence au travers d’un portrait sur le mur de la grande salle.
Ayant accompagné sa mère au Hanovre après la révocation de l'édit de Nantes, il se convertit au catholicisme peu de temps après (fin du XVIIe siècle).
Venons-en maintenant à Jean Marie Protaire de Farcy, chevalier, né en 1763 et ayant la délicate tâche d’être propriétaire du château pendant la Révolution française.
Activement recherché par les « Bleus », il finit par tomber entre leurs mains alors que ceux-ci viennent au château pour l’arrêter.
De caractère plutôt audacieux et mutin (son portrait en témoigne), il parvient à leur échapper laissant toutefois derrière lui sa femme Armande Marie Adélaïde de la Celle et ses enfants.
C’est notamment à cette période que les Mordelais vont démontrer tout leur attachement à cette propriété, la protégeant, elle et sa famille, contre toute éventuelle tentative de vol et détérioration.
Le château vivra ainsi cette époque sans une égratignure.
Au XIXe siècle
Jean Marie Protaire, décédé en 1829, a 11 enfants. Son fils aîné, Armand Paul Marie Ange, né en 1790, assure la fonction de maire de Mordelles de 1815 à 1830.
Il est à noter qu’outre ses fonctions politiques (également membre du conseil général d’Ille-et-Vilaine), Armand de Farcy est le dernier de sa famille à diriger les forges de Paimpont.
Il épouse demoiselle Cécile Julie Marie Hyacinthe LE CORGNE de BONABRY. Des plaques de cheminée à leurs armes sont encore visibles dans l'une des pièces du château de La Villedubois.
Un autre fils d’Armand à peine plus âgé que Paul Marie Emile et prénommé Louis Marie Auguste, marque, en tant que propriétaire de La Villedubois, profondément l’histoire du château dans les années 1850 à 1903.
Nous sommes alors au XIXe siècle et un besoin de vivre mieux se fait ressentir.
Les forges de Paimpont sont vendues (en 1841) et ont rapporté de l’argent qui peut être mis à profit pour transformer le domaine.
A l’origine en forme de U, le bâtiment prend plutôt la forme d’un L pour ouvrir l’espace à un vrai parc à l’anglaise sur une douzaine d’hectares.
La partie habitation est séparée de la partie agricole. L’entrée ne se fait plus par le nord mais par le sud grâce à une nouvelle avenue de chênes. La façade sud du château devient la façade principale.
Louis Marie Auguste meurt à la Villedubois le 6 janvier 1903, sans postérité. La Villedubois passe ainsi à ses neveux, tout d'abord Henri Marie Joseph Alfred, puis Olivier Marie (grand-père du comte Jacques de Farcy, actuel propriétaire de La Villedubois).
De nos jours
Aujourd’hui, trois générations vivent au château : le comte Jacques Hannibal Paul Olivier de Farcy et la comtesse, leur fille Emilia et son époux Allard ainsi que leurs deux petits-enfants.
Depuis 3 ans, Emilia, avec l’aide de son père, œuvre pour restaurer et transformer le château en une majestueuse et confortable maison d’hôtes.
Le château de La Villedubois
Situé sur la route de l'Hermitage (D287), au nord de Mordelles, le château est accessible via une belle avenue de chênes.
Il est inscrit au titre des monuments historiques en 2014.
Il avait jadis un droit de haute justice et était, durant les guerres de la Ligue, un centre protestant important.
Ce fut la propriété successive des familles Chouan (en 1379), Mescaline (au milieu du XVème siècle), du Croizil, Vaucouleurs (en 1513), Chauchart (vers 1516), du Guiny, le Duc sieurs de l'Ebraudière (en 1631), Huchet seigneurs de Pléhedel (vers 1641), de Farcy (en 1647)[5].
Avant la seconde moitié du XIXe siècle
[6]On pense que le château de la Villedubois a remplacé une antique villa gallo-romaine.Cependant le document historique le plus ancien contenant une mention authentique de la Villedubois remonte au début des années 1400.
A cette époque, et pendant plus de deux siècles, l’entrée se faisait par la façade Nord, après avoir franchi un pont-levis enjambant une douve, et traversé la basse-cour pour arriver dans la haute cour, en forme de U, commençant au niveau de la chapelle.
Le potager quant à lui se situait en face de la façade Sud du château.
Alors qu’il existait une chapelle à La Villedubois dès le milieu du XVIe siècle, la chapelle actuelle fut vraisemblablement reconstruite après 1622 mais avant l’arrivée de la famille de Farcy.
En effet, ceux-ci étant huguenots ne l’utilisaient pas, mais ils la restaurèrent à la fin du XVIIe siècle après s’être convertis au catholicisme.
En revanche, ils avaient fait construire un oratoire qui existe toujours, même si sa destination a changé.
Le croquis ci-dessus, qui représente le domaine de La Villedubois au XVIIe siècle, a été réalisé par Henri Marie Joseph Alfred, grand-oncle du comte Jacques de Farcy.
De la seconde moitié du XIXe siècle au XXIe siècle
[7]C’est dans la seconde moitié du XIXe siècle que Louis[8], comte de Farcy, entreprit un vaste programme de travaux pour en modifier la disposition :
• en supprimant la basse-cour pour la remplacer par de nouveaux bâtiments à l’Est du château
• en supprimant le potager pour le remplacer par un nouveau potager clos de murs à l’Ouest du château
• en créant une nouvelle avenue de chênes conduisant à la façade Sud du château, en faisant donc la façade principale
• en créant un parc à l’anglaise sur une douzaine d’hectares
• en réaménageant une partie de l’intérieur du château (les plans initiaux montrant une maison d’habitation sur un seul niveau au lieu de deux actuellement).
Presque entièrement revu au cours du XIXème siècle, le parc fait l’objet d’une inscription aux monuments historiques de par son arrangement vaste et varié.
Ses arbres vieux de plusieurs centaines d’années pour certains, offrent une scène magique lorsque l’on ouvre ses rideaux le matin.
Au tout début du XXe siècle fut construite la bibliothèque dans une tour carrée à l’Est du château.
Le pigeonnier, avec ses boulins en torchis conçus pour y nicher chacun un couple de pigeons, atteste du caractère féodal du domaine.
En 2020
Une longue allée de chênes conduit à la maison d’habitation ouverte sur un grand parc. Elle mesure 50 mètres de long et abrite de nombreuses pièces sur 2 niveaux.
Emilia et Jacques de Farcy ont entrepris la rénovation de la plupart d’entre elles.
Certaines sont refaites à l’identique telle que la « salle basse » et l’ancien oratoire datant tous deux du milieu du XVIIe siècle.
Ce dernier est doté d’une voûte en chêne remarquable datant du milieu du XVIIe siècle.
Un bel escalier du XIXe siècle conduit à l’étage où plusieurs pièces ont été regroupées et transformées en cinq chambres en vue de recevoir des hôtes.
Elles portent chacune des noms liés à l’histoire du château : le Parlement de Bretagne, la Gouvernante, la Huguenote, Annibal, le Maître de Brocéliande.
Dans la cuisine pensée pour être ouverte aux hôtes, figure le mur de l’histoire : plusieurs photos judicieusement choisies ravivent la mémoire de certains membres de la famille vivant dans les années 1900 et n’ayant pas leur portrait affiché par ailleurs.
La bibliothèque construite en 1904 par l’architecte Couäsnon est particulièrement imposante.
Toute en bois, elle contient près de 4000 volumes dont certains portent la griffe de la famille : un double F. On y devine l’épaisseur de certains des murs de cette maison à savoir 1m ou encore 1m50 !
En conclusion, le domaine de La Villedubois n’est pas seulement l’un des cinq châteaux de la commune de Mordelles.
C’est un lieu que les Mordelais affectionnent tout particulièrement car beaucoup ont des aïeux qui y ont vécu et travaillé.
Certains de leurs ancêtres y ont même rencontré l’âme sœur pour ne citer que Marie-Thérèse et Joseph Giboire.
Pour exploiter et entretenir son domaine, la famille de Farcy a employé une main d’œuvre locale avec laquelle elle a entretenu des liens particuliers au fil des années et jusqu’en 2020.
Plusieurs photos témoignent de cette période où les domestiques étaient fort nombreux.
Sur l’une d’entre elles, on peut apercevoir le jardinier Pierre Martinais, l’inventeur du « Triomphe de Farcy », une variété précoce de haricot nain, sans fil, toujours cultivée et commercialisée de nos jours.
La famille de Farcy s’est donné comme objectif de continuer à faire vivre cette belle demeure en la transformant en maison d’hôtes, une ouverture de notre patrimoine mordelais vers un public qui saura très vraisemblablement apprécier.
Portraits de famille
Photos de La Villedubois
Remerciements : tout particulièrement au Comte Jacques de Farcy et à sa fille Emilia qui nous ont ouvert les portes de leur propriété privée et nous ont relaté l'histoire de leur famille avec beaucoup de passion et d'enthousiasme.
Source des photos et textes
Site internet chateaudelavilledubois.com, Jacques et Emilia de Farcy, Source gallica.bnf.fr/BnF (ressources généalogiques/Paul de Farcy), www.infobretagne.com, R. Birot (photos en couleur).
Notes et références
- ↑ Héraldique : vocabulaire précis décrivant un blason.
- ↑ Les forges de Bressilien : les forges de Paimpont.
- ↑ Jacques Annibal de Farcy fut Président à mortier au parlement de Bretagne.
- ↑ Jean Charles Michel épouse en 1725, en secondes noces, demoiselle Louise Auréanne Taillard.
- ↑ Source : www.infobretagne.com
- ↑ Source : site internet https://www.chateaudelavilledubois.com.
- ↑ Source : site internet https://www.chateaudelavilledubois.com.
- ↑ Louis Marie Auguste, comte de Farcy, propriétaire du château de 1850 à 1903.