Le château d'Artois : Différence entre versions
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Marie Sophie Rousselet et le comte d'Estaing n'ont pas d'héritier. <br> | Marie Sophie Rousselet et le comte d'Estaing n'ont pas d'héritier. <br> | ||
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En effet, Jean de la Porte a certes un fils René mais également une fille Denise mariée à Olivier du Boisbaudry.<br> | En effet, Jean de la Porte a certes un fils René mais également une fille Denise mariée à Olivier du Boisbaudry.<br> | ||
C'est parmi cette descendance que vont se trouver les prochains propriétaires du château d'Artois.<br> | C'est parmi cette descendance que vont se trouver les prochains propriétaires du château d'Artois.<br> |
Version du 9 avril 2021 à 17:22
Le comte et la comtesse de Rochemure ont une seule fille Georgette de Fages de Latour de Rochemure[19] qui se marie en 1898 avec Arnauld Bourgeois du Marais.
La famille Bourgeois du Marais
Depuis 1898, la famille Bourgeois du Marais est ainsi propriétaire du château d'Artois.
Alors que Georgette de Fages de Latour de Rochemure décède à 30 ans, sans postérité, elle lègue l'ensemble de ses biens à Arnauld Bourgeois du Marais.
Celui-ci épouse en seconde noces Henriette Rey de Lavison[20].
De cette seconde union, naissent plusieurs enfants.
Parmi eux, les aînés mordelais se souviennent de Robert Bourgeois du Marais[21] qui fait partie des 16 Mordelais morts pour la France au cours de la seconde guerre mondiale.
Celui qui va toutefois le plus s'investir dans la vie et l'entretien du château d'Artois est Arthur Marie Paul Henri Bourgeois du Marais[22] né en 1916 et décédé en 2004.
Avec son épouse, Joëlle Chapin-Delamarre, il y habite toute l'année. Le domaine est grand et la tâche est ardue d'autant que l'incendie survenu au château en 1939 a laissé des traces.
Seul l'extérieur a été réparé et le couple ne dispose pas des ressources financières nécessaires à la remise en état des pièces intérieures.
Actuellement en 2021, leur héritière Isabelle Bourgeois du Marais et son époux Charles Bechetoille peinent également à entretenir ce domaine de 60 hectares.
La dégradation menace peu à peu ce bel édifice malgré tout l'intérêt que lui porte à son tour le petit-fils d'Arthur Bourgeois du Marais, Arnauld Bechetoille.
Le château d'Artois
L'ensemble du domaine d'Artois est inscrit au titre des monuments historiques par un arrêté du 21 mai 2014[23], soit : le logis et le bâtiment des communs en retour, la chapelle Sainte-Christine, le moulin, les communs à l'ouest du château, l'orangerie, les murs d'enceinte, les douves, la motte castrale située sur la commune de Talensac (cad. F 143) et le sol d'assiette des parcelles du château.
Le château d'Artois se trouve au bord du Meu entre Mordelles et Talensac, un petit pont en bois faisant la jonction entre les deux communes.
Lorsque René de la Porte hérite du domaine, il poursuit le projet de construction du château actuel, initialisé par son père, en s'appuyant sur les plans de l'architecte P. Lecompte. [24]
C'est également lui qui obtient en 1679 que le domaine d'Artois soit érigé en vicomté.
Sa fille, la vicomtesse d'Artois, Marie Anne Renée de la Porte, finalise la construction.
Reconstruit à l’emplacement de l'ancien manoir du Moyen Âge dont aurait été conservée l'aile des communs située perpendiculairement au corps du logis[25], le château a une allure à la fois sobre et majestueuse. Sa façade aux nombreuses fenêtres et cheminées, flanquée de deux ailes saillantes[26] est particulièrement imposante. Les nombreuses meurtrières encore existantes ainsi que les douves qui l'entourent rappellent l'ancien manoir fortifié.
Il s'inscrit par ailleurs dans un grand espace paysager qui le met particulièrement en valeur.
Le logis
Le domaine d'Artois se compose d'un château et de ses communs, d'une orangerie, d'une chapelle, de douves et d'un moulin.
Ses différents propriétaires l'ayant peu habité au XVIIIe et XIXe siècle, le château, et plus particulièrement son logis, ont été, de ce fait, peu modifiés depuis leur construction ce qui confère à l'ensemble une grande authenticité.
Toutefois, le logis n'a pas bénéficié des aménagements qui auraient pu lui apporter plus de modernisme et de confort au niveau de l'habitat.
En effet, toutes les pièces sont particulièrement grandes, difficiles à chauffer et à meubler. Par ailleurs, elles communiquent entre elles sans couloir.
Peu sont donc aujourd'hui habitées.
L'une des plus belles du château a été refaite par la famille Bourgeois du Marais. De style XIXe, elle a été repeinte par le décorateur et peintre rennais, Auguste Jobbé-Duval en 1921.
D'autres pièces situées dans l'aile droite du bâtiment auraient pu venir compléter cette description.
En effet, Arnauld Bourgeois du Marais et son épouse Henriette Rey de Lavison avaient aménagé dans cette aile leurs cuisine, salon et chambre à coucher ainsi qu'une belle bibliothèque.
Malheureusement, un incendie a tout détruit en 1939.
L'incendie de 1939
Dans la nuit du 29 au 30 janvier 1939 se déclare un incendie[27] dans l'aile droite du château, un grand escalier empêchant heureusement le feu de se propager rapidement dans le bâtiment central.
La toiture est entièrement détruite et avec elle, du mobilier, des tapisseries et d'authentiques peintures du XVIIe siècle.
Près de 30 000 livres anciens sont également détruits à la fois par le feu et par l'eau.
Les quelques livres qui subsistent aujourd'hui sont pratiquement inexploitables.
Toutes les archives de cette époque se sont envolées en fumée.
Le bâtiment central a pu être sauvegardé grâce non seulement à un grand escalier mais aussi à l'intervention rapide des sapeurs-pompiers de Mordelles commandés par Louis Costo et secondés par les pompiers de Rennes.
Il faut également souligner le soutien de nombreux bénévoles mordelais, commerçants et agriculteurs, qui se sont précipités en pleine nuit pour apporter leur aide et mettre à l'abri tout ce qui pouvait être retiré des pièces encore épargnées par les flammes.
Nos aînés mordelais ont, en effet, toujours cherché à protéger leurs châteaux, patrimoine qu'ils respectent énormément.
Ainsi qu'en témoignent les photos prises récemment, l'extérieur du château a été parfaitement réparé suite à cet incendie.
Toutefois, les pièces situées dans cette aile droite du château sont, quant à elles, restées en l'état, faute de moyens financiers.
Ainsi, quand on pénètre dans cette partie du château, ce sont des poutres brûlées, des cheminées noircies et surtout un immense vide du sol à la toiture qui frappent le regard.
L'orangerie
Tout près du château, au-delà des douves, se trouve l'orangerie du château.
Un chêne vieux de plusieurs siècles trône à ses côtés.
L'orangerie revêt la forme d'un petit bâtiment rectangulaire qui date de la fin du XVIIIe siècle.
Ses ouvertures, très différentes de celles du château, se présentent en arc brisé.
Sa porte centrale est surmontée d'une lucarne à fronton triangulaire insérée dans la toiture.
Elle a encore toute son utilité puisque durant l'hiver, elle abrite des palmiers en caisse qui seront exposés dans la cour à la belle saison.
La chapelle
Le domaine d'Artois abrite également une chapelle construite, un peu à l'écart, sur une hauteur.
Elle est en partie masquée par des arbustes mais elle offre, depuis sa porte d'entrée, une très belle vue sur le château et ses communs.
Elle a été reconstruite en terre, sur les ruines de l'ancienne, dans la première moitié du XIXe siècle.[28]
Consacrée à Sainte-Christine, elle accueille encore aujourd'hui les tombes des propriétaires d'Artois, de Georges de Gasté décédé le 10 mai 1857 à la comtesse Arthur Bourgeois du Marais défunte le 12 octobre 2011.
Cette chapelle est toujours utilisée.
Le moulin du château d'Artois
Sur la photo ci-contre, une vue aérienne de l'ancien moulin d'Artois situé à l'intérieur du domaine et perpendiculairement au tracé du Meu.En fait, à l'origine, il n'y a pas un seul mais deux moulins, à quelques mètres d'intervalle. Le second est alors installé sur la rive gauche du biais.
Construit en moellons de schiste, le moulin actuel a cessé de fonctionner courant des années 1950.
Pendant les dernières années de son exploitation, un moteur de tracteur est utilisé pour pallier les défaillances de la roue. Cette dernière (verticale) est toujours en place mais très abîmée, le moulin n'étant plus utilisé depuis plusieurs dizaines d'années.
Outre ces deux moulins à proximité du château, la seigneurie d'Artois possède, au XVIIe siècle, un autre moulin : celui de Mordelles[29] construit en 1656 près de l'église et du centre du bourg.
Son propriétaire est alors René de la Porte. En 1925, Arnauld Bourgeois du Marais va le vendre à Joseph Hubert et son épouse Anne Marie Morlais[30]. Aujourd'hui, le moulin de Mordelles appartient toujours à la famille Hubert.
Galerie de photos
Nous remercions tout particulièrement Isabelle Bourgeois du Marais ainsi que son fils Arnauld Bechetoille pour leur accueil très chaleureux et pour le temps qu'ils nous ont consacré. Grâce à leur courage et leur attachement pour ce château, une partie de l'histoire et du patrimoine mordelais est préservée et transmise aux générations futures.
Source des photos et textes
site inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr, gallica.bnf.fr / BnF (incendie en 1939), site culture.gouv.fr (inscription au titre des monuments historiques), site gw.geneanet.org (généalogie des familles propriétaires), site ilôtdumoulin.fr (famille Visdelou Villetehart), Isabelle Bourgeois du Marais et Arnauld Bechetoille, archives Anne-Marie Nédellec (collection privée), R. Birot (photos en couleur et photos aériennes).
Notes et références
- ↑ Source histoire du domaine d'Artois : site internet inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr
- ↑ Pourpris : enceinte ou enclos qui ferme et délimite un espace.
- ↑ Source généalogie familles de la Porte, Rousselet, Comte d'Estaing, du Boisbaudry, Visdelou de la Villetehart et Bourgeois du Marais : site gw.geneanet.org.
- ↑ Jean de la Porte (1605) est le fils d'André seigneur du Val d'Artois de la Porte de Vézins et de Renée Gougeon, dame héritière d'Artois.
- ↑ Jean de la Porte né en 1605 est président des enquêtes au Parlement de Bretagne. Il épouse Emmanuelle le Meneust de Bréquigny.
- ↑ René de la Porte (1633-1682) est le fils de Jean de la Porte. Il est notamment vicomte d'Artois, comte de Crozon, baron de Beaumont et conseiller au Parlement de Bretagne. Il épouse Marie Anne du Han (1639-1707) qui donne naissance à Marie Anne Renée de la Porte d'Artois.
- ↑ Marie Anne Renée de la Porte (1661-1696) est la dernière héritière de La Porte d'Artois. La génération suivante porte le nom de la famille Rousselet.
- ↑ François Louis Rousselet (1637-1716) marquis de Châteaurenault, chevalier des ordres du roi, lieutenant général du gouverneur de Haute et Basse Bretagne, vice-amiral du Levant et maréchal de France en 1703.
- ↑ La rue Châteaurenault : source site fr.m.wikisource.org
- ↑ Emmanuel Rousselet (1695-1739), capitaine de vaisseau du roi, épouse en seconde noces, en 1724, Anne Julie De Montmorency (1704-1778).
- ↑ Marie Sophie de Rousselet de Château-Renaud (1727-1792), fille d'Emmanuel Rousselet et sœur de Marie Charlotte (1728-1765).
- ↑ Charles Henri (1729-1794), comte d'Estaings, chevalier des Ordres du roi et lieutenant général de ses armées navales, Amiral de France en 1792, décapité en 1794.
- ↑ François Louis Xavier Visdelou de la Villetehart (1742-1820), comte de la Villetehart, fils de Marie Artuze du Boisbaudry (1706-1763) et de François Pierre Toussaint Visdelou de la Villetehart (1705-1754).
- ↑ Denise de la Porte a 2 fils : François et Gabriel Joseph. François Louis Xavier Visdelou est un descendant de François tandis que Jeanne du Boisbaudry est une descendante de Gabriel Joseph.
- ↑ François Louis Xavier Visdelou Seigneur de la Villethéard (1742-1820) uni en 1766 à dame Innocente Guillemette Prudence de Rosnyvinen (1746-1824).
- ↑ loi "du milliard aux émigrés" : loi française promulguée par Charles X indemnisant les émigrés qui avaient perdu leurs biens vendus comme biens nationaux sous la Révolution (source wikipedia).
- ↑ Le 20 février 1800 (19 ventose an IX) le château d'Artois, la métairie de Villechevron et le moulin de Mordelles sont restitués aux émigrés : source site internet ilôtdumoulin.fr.
- ↑ Anne de Gasté née en 1853 et décédée en 1894. Source : chapelle du château d'Artois.
- ↑ Georgette de Fages de Latour de Rochemure née en 1877 et décédée en 1907. Elle épouse Arnauld Bourgeois du Marais (1867-1951) mais décède très jeune à l'âge de 30 ans, sans enfant.
- ↑ Henriette Rey de Lavison (1880-1967).
- ↑ Robert Bourgeois du Marais : né le 1er mai 1915 à Marseille. Capitaine F.F.I. Croix de guerre. Tombé au champ d’honneur à Rouans (Loire-Inférieure). Décédé le 3 octobre 1944 à l’âge de 29 ans. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Mordelles.
- ↑ Arthur Marie Paul Henri Bourgeois du Marais (1916-2004) épouse Joëlle Chapin-Delamarre (1931-2011). Ils ont une fille Isabelle Bourgeois du Marais mariée à Charles Bechetoille. Isabelle Bourgeois du Marais est l'actuelle propriétaire du château.
- ↑ Château d'Artois, sources : préfecture de Bretagne, recueil des actes administratifs, recueil n° 611 du 10 juillet 2014, site raa.bretagne.sit.gouv.fr, référence PA35000058.
- ↑ Château d'Artois, sources : site internet inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr.
- ↑ L'aile à gauche de la cour, abritant les écuries, serait un vestige de l'ancien manoir. Source : Arnauld Bechetoille.
- ↑ Façade flanquée de deux ailes saillantes : propos d'Arnauld Bechetoille.
- ↑ Incendie du château en 1939. Source journal L'Ouest-Eclair du 31 janvier 1939.
- ↑ Chapelle reconstruite dans la première moitié du XIXe siècle. Sources : site du ministère de la culture (pop.culture.gouv.fr).
- ↑ Le moulin de Mordelles situé 11, allée du moulin.
- ↑ Source : site internet ilotdumoulin.fr