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(En 2022)
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Alors que les effectifs de la brigade ont fortement augmenté entre 1950 et 2020, on constate une légère baisse en 2022 et ce, malgré trois nouvelles recrues en début d'année. En effet, force est de constater que la conjoncture se prête moins à trouver des personnes prêtes à s'engager au service des autres, en parallèle de leur métier.<br>
 
Alors que les effectifs de la brigade ont fortement augmenté entre 1950 et 2020, on constate une légère baisse en 2022 et ce, malgré trois nouvelles recrues en début d'année. En effet, force est de constater que la conjoncture se prête moins à trouver des personnes prêtes à s'engager au service des autres, en parallèle de leur métier.<br>
 
Malgré tout, le nombre d'interventions évolue ainsi que le parc de véhicules. Un fourgon pompe tonne de marque IVECO est attendu courant 2022 pour remplacer l'ancien qui est hors d'usage (21 ans d'âge).<br>
 
Malgré tout, le nombre d'interventions évolue ainsi que le parc de véhicules. Un fourgon pompe tonne de marque IVECO est attendu courant 2022 pour remplacer l'ancien qui est hors d'usage (21 ans d'âge).<br>
En partenariat avec GROUPAMA, les sapeurs-pompiers se lancent également dans un programme de formation aux gestes qui sauvent. L'objectif est ainsi de former gratuitement le plus grand nombre de personnes aux gestes de premier secours. Les premières sessions ont lieu fin janvier à Mordelles.
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En partenariat avec GROUPAMA, les sapeurs-pompiers se lancent par ailleurst dans un programme de formation aux gestes qui sauvent. L'objectif est ainsi de former gratuitement le plus grand nombre de personnes aux gestes de premier secours. Les premières sessions ont lieu fin janvier à Mordelles.
  
 
== Source des photos et textes ==
 
== Source des photos et textes ==

Version du 13 janvier 2022 à 17:15

Les métiers
Pompiers 04.jpg
Casque de pompiers
Région Drapeau-breton.jpg Bretagne
Département Armoiries-35.jpg Ille-et-Vilaine
Commune Armoiries-mordelles.jpg Mordelles
Dates 1862 à 2019
Références
Collection Voir "Source des photos et textes"
Rédacteur(s) I. Birot, A.M. Nédellec




Création de la compagnie des sapeurs-pompiers de Mordelles
Armoiries-pompiers.jpg

La compagnie des sapeurs-pompiers de Mordelles fut créée en 1862 suite à l'incendie, l'année précédente, du château de la famille de Farcy. Cet évènement, qui nécessita de grands moyens et aussi l'intervention des pompiers de Rennes, marqua suffisamment les esprits pour conduire à la création d'un centre à Mordelles.
Le 22 octobre 1862, Prosper Vaugeois, alors premier adjoint au maire, fut nommé sous-lieutenant.
25 hommes étaient à ses côtés.


Préambule

Des photos datées des années 1930 à 1970 illustrent cet article. Nous les devons au lieutenant Jean-Luc Touffet, actuel chef de centre de la brigade de Mordelles.
Plusieurs Mordelais, notamment Jean Carret et Pierre Desmortier, ont aidé à retrouver les noms des personnes présentes sur ces photos.
Michel David a apporté également sa contribution. Nous les en remercions tous.
Il reste encore quelques incertitudes à lever (deux propositions de noms ou de prénoms pour une même personne ou pas d'identité du tout). Parmi celles pour lesquelles un nom est mentionné, des erreurs peuvent également exister. Nous comptons donc sur votre aide jusqu'à l'obtention d'une "copie parfaite".

Avant la seconde guerre mondiale

Pompe à bras

Avant la seconde guerre mondiale et jusqu'en 1970, les pompiers n'ont pas de caserne. Ils occupent un petit local attenant à la mairie et qui leur sert de réserve pour stocker leur matériel. Il est situé à l'arrière de l'hôtel de ville, une partie est également utilisée par le corbillard et une autre abrite des toilettes publiques. Ce bâtiment n'existe plus aujourd'hui.
Pour mémoire, ce local attenant à la mairie a également été utilisé par les Allemands, pendant la seconde guerre mondiale, pour emprisonner les résistants mordelais avant de les transférer à la prison de Rennes et de les déporter.
Lorsqu'un incendie se déclare, la population mordelaise est alertée par le son du tocsin, remplacé en 1954 par une sirène.
De 1862 à 1927, les pompiers utilisent comme unique matériel une pompe à bras (photo de gauche) qu'ils tractent, eux-mêmes ou grâce à des chevaux, jusque sur les lieux de l’incendie. Cette pompe est actionnée manuellement, elle est d'ailleurs à l'origine du mot « pompier », le pompier étant le mécanicien spécialisé dans le fonctionnement des pompes.
A l'appel du tocsin, les Mordelais proches de l'incendie se mobilisent pour apporter leur aide en faisant la chaîne avec des seaux d’eau pour alimenter la pompe à bras.
A cette époque, les puits sont très nombreux à Mordelles et les pompiers trouvent heureusement assez facilement de l’eau.

Motopompe 1927

En 1927, la pompe à bras est remplacée par une motopompe sur remorque. Les pompiers n'ont pas de camion pour la tracter. C'est donc Louis Bigot[1], garagiste, qui, bénévolement, utilise sa camionnette pour atteler la motopompe et la conduire jusque sur le lieu de l’incendie.
Pour éviter qu'elle ne soit endommagée lors des périodes de grand froid, le conseil municipal décide en décembre 1932 l'acquisition d'un petit appareil de sécurité à essence (plutôt qu'un système de chauffage central beaucoup plus onéreux).
Madame Métayer, épouse du notaire de Mordelles[2], est la marraine de cette motopompe baptisée "Vaillante".
Michel David se souvient de cette anecdote : "lors de l'épiphanie, les sapeurs-pompiers se réunissaient tous et madame Métayer leur apportait en général plusieurs galettes. Cependant, beaucoup préféraient avaler ou cacher la fève plutôt que d'avoir à payer un verre à toute l'assemblée ainsi que le réclamait la tradition !"

Voici deux photos, celle de gauche nous ayant été fournie par Jacques Costo, représentant en arrière plan ce petit local attenant à la mairie et occupé par les pompiers jusqu'en 1970.

Premier local des pompiers (J-Costo) Premier local des pompiers

En 1934

La première photo ci-dessous date de 1934. Avec celle de 1937, elle fait partie des photos pour lesquelles il est difficile de mettre un nom sur chaque visage sans hésitation.
Voici donc quelques noms des personnes présentes, en partant de la gauche.


Les sapeurs-pompiers de Mordelles
Pompiers 1934


Au premier rang : Galerne (?), sous-lieutenant Louis Costo, ???, ???, Célestin Hervé.
Au second rang : ???, Marcel Evrard (?), ???, Jean David, Alphonse Brière.
Au troisième rang : André Bouget, ???, ???, Pierre Guille, ???, Pierre Libiot, ???.
Tout en haut : Léon Souhal, ???, Marcel Berthelot.

A noter cette information qui aidera peut-être dans la recherche de l'identification des personnes présentes : cette année 1934, lors de la fête annuelle du 5 août, 4 sapeurs-pompiers reçoivent la médaille d'argent en récompense de leurs bons services et du dévouement dont ils ont fait preuve pendant 25 années au moins.
Il s'agit de :

  • Joseph Brossais (sous-lieutenant),
  • Pierre Girot (sergent),
  • Julien Hubert (sapeur),
  • Jean-Louis Leblay (sapeur).

Par ailleurs, lors de la fête de la Sainte-Barbe, le banquet est servi, toujours cette année-là, chez le sapeur Gaignoux.

En 1937

La photo suivante date de 1937.

Les sapeurs-pompiers de Mordelles
Pompiers 1937


Au premier rang : Constant Bigot, sous-lieutenant Louis Costo, ???, Jean David.
Au second rang : Joseph Berthier (?), Célestin Hervé, Marcel Berthelot.
Au dernier rang : Florent Barbier, Marcel Evrard (?), Joseph Gentil dit "Manu", ???.

Les années 40 à 50

En 1947


Les sapeurs-pompiers de Mordelles
Pompiers 1947


Agenouillés au premier rang : Henri Guinard, Marcel Berthelot, Henri Kervalet, Roger Brière, Joseph Biet.
Au second rang : Constant Bigot, Madame Métayer, lieutenant Louis Costo, la comtesse Yvonne de Toulouse-Lautrec, Alphonse Brière (père), Henri Costo, Pierre Libiot.
Au troisième rang : André Bouget, Pierre Carret, le comte Robert de Toulouse-Lautrec, Pierre Guille, Célestin Hervé, Louis Morice, Paul Girot, Joseph Berthier, Constant Guinard (Tréluyer). 

Côté matériel, 1947 est une date importante puisqu'elle voit livrer, pour la première fois, un FIN soit un "Fourgon Incendie Normalisé". Un grand pas est alors franchi dans l'équipement des sapeurs-pompiers.
Ce véhicule est agencé pour transporter et le matériel et le personnel.

En 1950

La brigade se compose alors de 15 sapeurs toujours sous la houlette du lieutenant Louis Costo.
C'est en 1942 que ce dernier, pompier de 1920 à 1960, accède au grade de lieutenant.
La photo ci-dessous est prise à l'occasion de la Sainte-Barbe, devant le café Costo situé alors au numéro 9 de la "rue des déportés".
Chaque 4 décembre ou le dimanche qui suit, est organisée une grande fête chez les pompiers, un moment fort où tous se retrouvent pour partager un bon repas et rendre hommage aux disparus. Pour faire participer tous les commerçants de Mordelles, les pompiers choisissent chaque année un café différent.
La totalité de la brigade, à l'exception de Paul Girot, est représentée sur la photo.

Les sapeurs-pompiers de Mordelles
La brigade en 1950
au premier rang : lieutenant Louis Costo, sergent Marcel Berthelot, Henri Kervalet, Henri Guinard, Joseph Biet, Henriette Costo fille, Henriette Costo mère, Roger Brière, Maryvonne Costo, Marcel Costo.
au second rang : Louis Morice, Pierre Carret, Alphonse Brière, Florent Barbier, caporal André Bouget, Henri Costo, Constant Guinard, Clément Costo, Pierre Guille, sergent Pierre Libiot (un peu masqué), Joseph Berthier, Madeleine Costo, Maurice Costo.

En 1952

Les sapeurs-pompiers de Mordelles
Pompiers 1952

Au premier rang : Pierre Libiot, lieutenant Louis Costo, Roger Brière, Henri Costo, Pierre ou Paul Girot (?), André Bouget.
Au second rang : Alphonse Brière, Célestin Hervé, Pierre Carret, Louis Morice.
Tout en haut : Joseph Berthier, Henri Guinard, Henri Kervalet, Joseph Biet, Constant Tréluyer ou Roger Brière (?), Marcel Berthelot ou Michel Guille (?).

Les années 60 à 70

En 1960

Les sapeurs-pompiers de Mordelles
Pompiers 1960m.jpg
Au premier rang : Henri Kervalet, Pierre Girot, lieutenant Louis Costo, Roger Brière, Joseph Biet.
Au second rang : Henri Guinard, Jean Libiot, Constant Guinard Tréluyer, Louis Lefranc dit "Lolo", ???
Au dernier rang : Michel Guille, André Bouget, Joseph Berthier, Paul Girot.

Cette année-là, le lieutenant Louis Costo prend sa retraite après 40 ans de service, dont 26 comme chef de centre. C'est André Bouget qui lui succède à la direction des pompiers.

A noter également qu'en 1962, un second camion de type GMC[3] vient renforcer le FIN.

Véhicule GMC

En 1970


Les sapeurs-pompiers de Mordelles
Sapeurs-pompiers de Mordelles en 1970

De gauche à droite : Joseph Biet, Constant Guinard Tréluyer, Pierre Girot, Michel Guille, Emile Boisramé, Henri Costo, lieutenant André Bouget, Bernard Delamarre, Louis Lefranc, Célestin Besnard, Chevillon, Paul Girot, Roger Savin, Joseph Lefeuvre.

L'année 1970 est également celle qui voit les pompiers de Mordelles quitter le petit local attenant à la mairie pour s'installer jusqu'en 1982 dans une caserne près de la mairie (emplacement actuel du réseau de télécommunications en photo ci-dessous).

Caserne de 1970 à 1982

Des pompiers émérites

Louis Costo

Comment parler des pompiers de Mordelles sans évoquer la famille Costo fortement impliquée sur plusieurs générations dans le secours aux biens et aux personnes et à la tête de la compagnie de Mordelles pendant plus de 56 ans ?
Leur histoire débute à Mordelles avec Louis Costo qui entre chez les sapeurs-pompiers en 1920. Le 3 juin 1934, il est promu sous-lieutenant et chef de corps.
En 1942, il accède au grade de lieutenant, puis prend sa retraite avec le grade de capitaine honoraire en 1960.
Ce sont ainsi 40 années de service dont 26 comme chef de centre qu'il comptabilise.
En 1977, il recevra la Légion d’Honneur des mains de Guy David, alors maire de Mordelles.

Louis Costo est également un ancien sergent du 124e R.I. (classe 1916), titulaire de la médaille militaire, de la croix de
Jacques Costo
Guerre, de la médaille de Verdun et de la médaille de la Somme et interalliés.

L'histoire de la famille Costo continue avec son fils, Henri, lui aussi pompier de 1943 à 1978.
Quant à Jacques Costo (photo de droite), le petit-fils de Louis, il intègre le centre le 1er septembre 1976, devient chef de centre en 1980, puis lieutenant en 2004 et prend finalement sa retraite le 16 octobre 2010 avec le grade de capitaine honoraire.
Pour compléter cette belle histoire de famille, rappelons aussi que l'autre grand-père de Jacques Costo, Pierre Libiot, est un membre actif de la brigade de 1927 à 1957.
Citons[4] pour conclure et à titre d'hommage, Marcel Evrard, pompier de 1930 à décembre 1943, arrêté par les Allemands et décédé le 27 avril 1945 en déportation.

Les chefs de corps

De 1862 à 2019, le centre de secours de Mordelles compte 12 chefs de corps successifs.

Périodes Chefs de corps
1862-1864 sous-lieutenant Prosper Vaugeois
1864-1876 sous-lieutenant Alexandre Cocheu
1876-1904 sous-lieutenant Lechaux
1904-1907 sous-lieutenant Chollet
1907-1912 sous-lieutenant Jules Desnoyer
1912-1926 sous-lieutenant Pierre Hubert
1926-1934 sous-lieutenant Joseph Brossais
1934-1960 lieutenant Louis Costo
1960-1973 lieutenant André Bouget
1973-1980 sergent Roger Savin
1980-2010 lieutenant Jacques Costo
2010- lieutenant Jean-Luc Touffet

Dernières évolutions jusqu'en 2022

Pompiers Ille-et-Vilaine
Jean-Luc Touffet

Depuis 1862, Mordelles bénéficie donc d'une brigade de pompiers, lesquels ont d'abord le statut de "bénévoles", puis celui de "sapeurs-pompiers volontaires" en 1996.
Des années 70 à nos jours, leurs moyens matériels, techniques et humains évoluent fortement, le nombre de leurs interventions également.
Ils totalisent 15 pompiers en 1950 contre 34 en 2010, puis 39 début 2019 et 46 en 2020.
Le parc de leurs véhicules s'étoffe avec un fourgon pompe tonne, un véhicule de secours et d'assistance aux victimes, un véhicule secours médicalisé, un véhicule utilitaire, une fourgonnette et une embarcation.
En 1982, en plus des incendies et des catastrophes naturelles, les pompiers se forment à l'intervention dans le domaine du secours d'urgence à la personne incluant les accidents sur la voie publique.
Le bâtiment situé avenue du Gretay et près de la gendarmerie, qu'ils occupent depuis 1982 (alors une caserne avec 3 portes), est agrandi en 1998. Deux portes sont ajoutées ainsi qu'un bureau et des sanitaires hommes/femmes.
Tout début des années 2000, les effectifs de la brigade se féminisent.

En 2022

Composé début janvier 2022 de 38 sapeurs-pompiers volontaires dont 8 femmes, le centre d'incendie et de secours de Mordelles intervient toujours sur deux communes limitrophes : Chavagne et Mordelles.
Le lieutenant Jean-Luc Touffet (12e en titre) en est l'actuel chef. Il a succédé à Jacques Costo en octobre 2010.
Alors que les effectifs de la brigade ont fortement augmenté entre 1950 et 2020, on constate une légère baisse en 2022 et ce, malgré trois nouvelles recrues en début d'année. En effet, force est de constater que la conjoncture se prête moins à trouver des personnes prêtes à s'engager au service des autres, en parallèle de leur métier.
Malgré tout, le nombre d'interventions évolue ainsi que le parc de véhicules. Un fourgon pompe tonne de marque IVECO est attendu courant 2022 pour remplacer l'ancien qui est hors d'usage (21 ans d'âge).
En partenariat avec GROUPAMA, les sapeurs-pompiers se lancent par ailleurst dans un programme de formation aux gestes qui sauvent. L'objectif est ainsi de former gratuitement le plus grand nombre de personnes aux gestes de premier secours. Les premières sessions ont lieu fin janvier à Mordelles.

Source des photos et textes

M. Costo, archives A.M. Nédellec (collection privée), J. L. Touffet, J. Carret, P. Desmortier, M. David, J. Costo, revue municipale Infos Mordelles, R. Birot.

Notes et références

  1. Louis Bigot : le père d'Angèle Thézé et de Louis Bigot.
  2. Maître Métayer succède à Maître Francis Bestin, notaire à Mordelles, qui décède le 10 juillet 1927 à l'âge de 57 ans.
  3. GMC : firme General Motors Corporation.
  4. Extrait du discours du Lieutenant Jean-Luc Touffet, actuel chef de centre. Discours prononcé à l'occasion du 150e anniversaire du centre d'incendie et de secours de Mordelles.